Vous avez déjà pu
lire dans ce site http://www.chretiens.at que les Chrétiens
et en particulier le Pape ont supporté l'esclavagisme, la traite des
noirs et leur déportation, et que le Pape supposé infaillible
a longtemps proclamé que les noirs n'avaient pas d'âme.
Vous avez également lu que des rois catholiques, comme
Louis XIV de France, ont instauré des codes noirs
dans lesquels il est stipulé que la conversion
des esclaves à la Religion Catholique Apostolique Romaine - obtenue
par la force si nécessaire - est une obligation, c'est un ordre, une
loi impérative... punissable par les sanctions de l'époque, allant
jusqu'à la "peine de mort".
Mais la responsabilité de cette Eglise va plus loin que cela, le Vatican
est, en quelque sorte, à l'origine de l'esclavagisme moderne, l'esclavagisme à grande échelle.
Cet esclavagisme moderne - la traite moderne des noirs
- a commencé un
demi siècle avant que Christophe Colomb ne traverse l'Atlantique, en
1492, exactement. Voici comment : en 1441 le marin portugais Antam Goncalvez
débarquait les premiers européens sur la côte ouest de
l'Afrique, près de Cap Bajador, au sud du Sahara.
Goncalvez découvrit là une "marchandise" dont il pensait
qu'elle pourrait plaire à son roi. Sa décision fut aussitôt
prise : il captura 10 noirs, les transporta vers Lisbonne. Le Portugal était
alors gouverné par Henri le Navigateur, Prince et membre de la dynastie
portugaise catholique chrétienne, aux ordres de Rome ; Goncalvez lui
offrit en cadeau sa "marchandise".
Ce trésor - ces 10 noirs capturés - plut tellement au Prince
Henri qu'à son tour il en fit immédiatement cadeau au Pape Eugène
IV. En retour le Pape donna au Prince Henri le titre de propriété de
toutes les terres à découvrir à l'Est de Cape Blanco,
un point situé sur la Côte Ouest à peu près 300
miles au-dessus du Sénégal !
Dès lors, une nouvelle ère commença dans l'histoire de
l'humanité, l'ère de l'esclavagisme !
La découverte du potentiel commercial énorme qu'offrait la traite
des "nègres" était une opportunité que la nouvelle
anthropologie religieuse ne pouvait pas laisser échapper d'entre les
griffes de Rome... car la papauté, qui venait de goûter à une
grande hausse de ses richesses grâce aux croisades, devenait de plus
en plus exigeante au niveau de son accumulation d'argent.
Lesquelles croisades venaient d'établir, par les faits, que des guerres
conduites dans et pour les intérêts du Saint Siège étaient
toujours justes et que les fruits de ces guerres étaient bons, et par
conséquent que toutes ces entreprises étaient "saintes" !
Ainsi, d'après la mentalité des croisades - et celle des croisés
- l'anthropologie religieuse coloniale de l'Eglise Catholique, comme toute
l'anthropologie chrétienne du moment, ne s'opposait nullement, ni à l'esclavagisme
ni à la traite des noirs, bien au contraire, elle prônait que
c'était une entreprise "Sainte", qu'il fallait la réaliser
au nom de Jésus Christ, le Seigneur et Sauveur !
A cette époque il n'y avait sur la Terre, aux yeux de l'Eglise, que
deux sortes de gens, à savoir : les Chrétiens, et les païens.
Toute personne non chrétienne était païenne. En plus, les
Chrétiens européens étaient "saints" et "civilisés" tandis
que les noirs, eux, n'étaient que des "païens", des "sauvages" sans âme,
possédés par les démons, par le diable. Tuer l'un d'eux équivalait à abattre
une bête sauvage.
Deux ans après la chute de Constantinople en 1453, le Pape Nicolas V
autorisa officiellement le roi du Portugal, non seulement à faire de
tous les sarrasins "noirs" (donc "païens") des esclaves
et à saisir leur terre, mais aussi à faire subir le même
traitement à tous les ennemis du Christ !
Au XVème siècle les choses vont encore s'aggraver, une nouvelle
forme d'esclavagisme va naître, cautionnée par des motivations
religieuses : une idéologie religieuse qui prétend affirmer que
l'humanité de quelqu'un dépend directement de sa religion. En
même temps, les motivations religieuses d'expansion coloniale vont être
animées d'une quête de pouvoirs et de richesses, accompagnée
d'un racisme ouvert. Voyons un extrait de ce que le Pape Nicolas V formulait
dans une "bulle" spécialement consacrée à ce
sujet :
... « des faveurs et grâces spéciales étant
conférées aux princes et rois catholiques,
qui... non seulement restreignent les excès sauvages
des sarrasins et autres infidèles ... mais aussi
pour la défense et Vaugmentation de la foi, ils
doivent persécuter et faire disparaître
ceux-ci, ainsi que leurs royaumes et leurs habitations,
même si ceux-ci sont situés dans des régions
lointaines qui nous sont encore inconnues... » (Bulle
Romanus Pontifex, page 21)
Plus loin, pour accomplir cette grande œuvre de la propagation de la foi
chrétienne, le même Nicolas V donne au roi Alfonso du Portugal
:
« La libre et ample faculté de envahir,
chercher, capturer, déporter et soumettre tous
les Sarrasins [Sarrasins = noirs], et autres ennemis
du Christ n'importe où, de prendre possession
de leurs royaumes, principautés, et de leurs possessions,
et de tous leurs biens meubles et immeubles, et de réduire
leur personne à Vesclavage perpétuel, et
prendre la souveraineté de leurs royaumes, principautés,
et de leurs biens afin de bénéficier de
Vusage et des produits de ceux-ci. » (Bulle
Romanus Pontifex page 23)
Ainsi donc, ce décret papal, en vue de l'expansion de la foi chrétienne,
ordonnait-il aux Chrétiens du vieux monde de rencontrer des peuples
d'autres mondes, de les dominer et de réduire leurs personnes à l'esclavage
perpétuel. Bravo ! Belle façon d'obéir au principal commandement
du rabbin juif "Jésus " : « Aimez votre prochain comme
vous-mêmes »
Alors toi, noir chrétien vivant aujourd'hui, demeures-tu chrétien...
encore et toujours, après avoir pris connaissance de tout ce que tu
viens de lire ? Si oui, où est donc ton estime de toi, où est
ta confiance en toi, où est ton amour-propre, où est ta dignité,
où est ton courage, où est ta conscience et ton intelligence
des choses ?
Etre aujourd'hui un noir "chrétien" relève d'une aberration
totale. Je ne cesserai pas de le dire et de le redire, jusqu'à mon dernier
souffle. C'est tout simplement une honte vis à vis de soi-même
et vis à vis de l'Afrique entière... on peut même aller
jusqu'à dire que c'est une honte vis à vis de l'ensemble des êtres
formant ce "tout" qui est notre humanité !!
Notons au passage que ces-mêmes portugais catholiques, sous la direction
de la couronne catholique portugaise, ont dès leur arrivée sur
les côtes du Royaume Kongo en 1482, été confronté à une
grande résistance de la part d'une faction de la classe dirigeante du
Royaume (les Essikongo), faction qui s'insurgeait contre le pillage des ressources
nationales, l'esclavage et l'aliénation du pays Kongo.
Il en résulta une guerre de ces Kongos contre les Portugais ; elle tourna
au désastre pour les Kongos. Notons aussi qu'en 1665, durant la bataille
de Ambuila, les portugais ont vaincu les Kongos et ils ont littéralement
décapité toute l'élite du pays : on décompta sur
le champ trois cents nobles et une centaine de chefs Kongos, la tête
coupée.
Tout ceci au nom de la Chrétienté et avec la bénédiction
papale... "urbi et orbi" bien
sûr !
Ce n'est pas par hasard que la prophétesse Kimpa Vita est née
quelques années plus tard, en 1684 : tous les Prophètes et toutes
les Prophétesses du grand plan céleste naissent dans un peuple
aux prises avec un contexte particulier, ceci afin d'y amener réforme,
opposition, révolte, révolution ; c'est pour cela que la plupart
d'entre eux ont été persécutés, maltraités
et bien souvent tués.
La cause du grand déclin de l'Afrique à un moment donné de
son histoire est plus que probablement l'esclavagisme. Eh oui ! Il fut une époque
où la civilisation d'Afrique "noire" était beaucoup
plus avancée que celle d'Europe, et à ce moment-là celle
des USA actuels n'existait même pas encore. A cette époque-là,
les européens étaient probablement des "sauvages" par
rapport à la civilisation d'Afrique.
Prenez-en bien conscience ! Mais, l'Afrique ne pourra
retrouver une situation glorieuse - à l'image d'une certaine époque de son passé -
que si elle arrive à se libérer des griffes de l'Occident, et
surtout des griffes spirituelles de l'Occident.
Par exemple, l'empire Aoukar (au Ghana) a survécu à peu près
mille ans. Le Ghana connut 44 rois avant la 25ème dynastie égyptienne.
Ce n'est que vers 1240 que ce grand empire tomba. Il est dit de l'empereur
Tenkaminen (1065) qu'il pouvait monter en un minimum de temps une troupe de
deux cents milles guerriers armés.
En 1311 l'empereur Abubakari II était renommé pour son envoi
de navires, de flottes navales, approvisionnés en eau, nourritures et
présents, en partance vers d'autres mondes. Et, c'est justement à partir
de cette époque qu'apparaissent des preuves et indices de contacts entre
l'Afrique de l'Ouest d'une part, le Mexique et la Colombie d'autre part ; c'est
des échanges qui eurent lieu entre elles à ces moments là,
que découlent un nombre incroyable de parallèles entre les deux
cultures (dans les arts, les nourritures, etc.) ; que des échanges aient
bien eu lieu en apparaît comme la seule explication plausible.
Bien avant Christophe Colomb - rappelons que pour lui
ce fut en 1492 -, des noirs avaient déjà fait la traversée vers les Amériques
et ils échangeaient avec les habitants de là-bas... sans jamais
chercher à coloniser ou envahir les peuples qu'ils trouvaient de l'autre
côté de l'Atlantique. L'histoire pré-colombienne recèle énormément
d'indices convaincants à ce sujet et différents passages de ses écrits
démontrent que le "dogme historique" imposé à tous
et faisant valoir que Christophe Colomb aurait découvert les Amériques
en 1492 n'est qu'un pur mensonge. .. inculqué à l'Occident parce
que cela arrangeait bien les choses pour la vieille Europe Chrétienne.
En 1324, Mansa Musa l'empereur du Mali effectua un pèlerinage vers la
Mecque, avec comme entourage, une suite de soixante mille personnes, dont douze
mille servants. Cinq cent de ces derniers le précédaient avec
chacun un bâton en or pur pesant "six pounds". Douze ans après
son passage à La Mecque on y chantait encore des chansons en mémoire
de sa visite.
L'un des plus grands développements de la civilisation d'Afrique survint
certainement lors de l'empire de Songhaï au cours du XVème siècle.
L'empire de Songhaï produisit un nombre incroyable de docteurs, de juges,
de prêtres, de scientifiques (ils étaient à la charge de
l'empereur), et connut des systèmes bancaires, de crédits et
de mutuelles exceptionnels. Il y eu dans cet empire quatre grands centres intellectuels
(universités), à savoir : Gao, Walata, Tombouctou (l'université appelée
Sankoré et dont le diplôme était appelé « adjaga »)
et Jenne.
Nous pourrions ainsi continuer un très long cours d'histoire... Rappelons
encore, simplement, que l'Afrique avait déjà atteint un haut
niveau de civilisation bien des siècles avant la naissance de Jésus-Christ.
A l'époque de ses miracles architecturaux : les Pyramides, le Sphinx,
le Palace de Louxor... l'Afrique était en avance sur tous les plans
: médecine, transports, agriculture, esthétisme, mathématiques.
Qu'est-ce qui a fait que tout ceci ait disparu ? C'est
que le développement
de l'Afrique fut brutalement interrompu, autour du XIVème siècle,
par une organisation rationnelle de la brutalité : cette haineuse institution
que fut la traite des esclaves.
Pendant une période de 400 ans... pendant 20 générations
vont ainsi être dérobés à l'Afrique ses habitants
les meilleurs, hommes, femmes et jeunes ; étant, eux, "désarmés" ils
furent contraints, par "la force des armes" (armes à feu)
et emmenés vers les marchés d'esclaves aux Amériques et
en Europe.
L'UNESCO stipule, dans ses estimations, que la traite
des Noirs aura coûté à l'Afrique
quelques 210 millions d'êtres
humains ; ce chiffre inclut les noirs décédés
lors de leur capture, lors de leur transport vers les côtes, et lors
de la traversée de l'Océan, pendant laquelle, souvent, 50 % des
embarqués mourraient dans les cales des navires. La traite des esclaves
sera le plus grand déplacement d'hommes de tous les temps.
Les ravages qu'elle a fait en Afrique sont inestimables
: elle a dressée
bon nombre de tribus les unes contre les autres, elle a provoqué maintes
guerres, dévastations, pillages et violences. Les pertes en hommes vont
considérablement entraver le développement des pays africains à tous
les niveaux : production, agriculture, activités artisanales, etc.
L'importation de produits manufacturés européens échangés
contre les esclaves va faire disparaître beaucoup d'artisanats et d'artisans,
toute une série de métiers vont ainsi s'évanouir. Pendant
20 générations des familles, des clans, vont devoir se réfugier
dans les forêts, dans la brousse profonde, pour échapper à la
capture. Pendant toutes ces générations l'organisation sociale
antérieure est complètement dissoute... il n'y a plus d'éducation
telle qu'elle existait précédemment... il n'y a pratiquement
plus aucune transmission des connaissances... plus aucune scolarité pour
les jeunes. C'est la crainte permanente, il n'existe plus qu'un seul souci
: éviter d'être capturé !
Il y aura durant ces 400 années une perte extraordinaire dans le "fonctionnement
de l'esprit" pour tous les Africains. Les hommes et femmes modèles,
des professeurs, des enseignants, des scientifiques... tous vont être
enlevés à l'Afrique... et les parents le seront également à leurs
propres enfants.
C'est le déclin total de la connaissance et de l'éducation
pour toute la civilisation africaine.
Cet ignoble commerce des esclaves a rapporté à ceux
qui l'ont exercé, plus d'argent que jamais aucun
autre commerce ne l'avait fait. Eh oui... vous l'ignoriez
? Et bien lisez attentivement ce qui suit : Lors de débats
parlementaires britanniques on trouve, en toutes lettres,
rapporté dans un ordre du jour, la phrase suivante
: « on affirme qu'un esclave acheté pour
4 livres sur la côte africaine peut en ces jours être
vendu au Brésil pour 80 livres ». Ce commerce
honteux rapporte donc gros, très gros... jusqu'à un
bénéfice de 2 000 %, oui... oui
vous avez bien lu : 2 000 % !
Ainsi pour devenir une puissance économique, les USA se sont nourris
du sang et de la transpiration de dizaines de millions d'esclaves Africains
et de leurs descendants et ce, durant des générations et... générations.
Mais, l'industrialisation Anglaise en a également profité : des
villes comme Londres, Liverpool, Manchester, Bristol ont purement et simplement
bâti leur richesse sur le commerce des esclaves noirs. Et n'oublions
pas la France, avec des villes telles les grandes cités portuaires de
Nantes et de Bordeaux comme superbes exemples emblématiques ; mais aussi
Amsterdam aux Pays-Bas et Anvers en Flandres Belges ! La liste est longue de
tous ceux qui ont profité sans scrupule de ce commerce... le plus révoltant
! !
Mais pire encore, la traite des esclaves noirs a des
reliquats terribles, notamment les théories racistes, dont certaines sévissent encore aujourd'hui.
Ainsi, pour justifier la poursuite de leur commerce face à un mouvement
abolitionniste de plus en plus important, les esclavagistes vont recourir aux
théories discriminatoires engendrant le racisme, allié de leur
cause. Plusieurs ouvrages vont paraître qui analyseront la physionomie
des Noirs en se basant sur une théorie que ses propagandistes ont osé appeler "scientifique" ;
elle compare les squelettes et crânes des Noirs à ceux des singes,
et concluent à l'infériorité des Noirs.
Parmi ces ouvrages ceux du Hollandais Camper (1771),
et de White (1799). Ces théories vont encore être approfondies aux USA durant le milieu
du XIXème siècle par certaines personnes dont des auteurs comme
Morton, Nott et Cartwright qui proclament haut et fort l'inégalité des
races. Le Darwinisme sera également beaucoup alimenté par ces
thèses.
L'Europe s'est imposée comme maître à penser du monde,
et a très bien réussie dans cet aspect en ce qui concerne l'Afrique,
il est grand temps de remettre les pendules à l'heure. Nous avons une
identité, une personnalité ! Notre faiblesse a été notre
grande culture orale bantoue, dans cette Afrique où le verbe est souverain
; cela a fort aidé l'Europe colonisatrice à réaliser son
plan d'assimilation des populations africaines. S'agissant de ce que l'Afrique
a subi durant toute cette longue période, on peut vraiment parler d'un "génocide
culturel" !
Ce qu'il faut retenir de cette sombre période de son Histoire, c'est
que l'Afrique a connu un déclin, une rupture avec son élan de
progrès, de développement, à cause de l'esclavagisme :
pendant 400 ans... le temps de 20 générations, l'Afrique aura été pillée,
il lui aura été dérobé ses forces vives, son capital
humain, ses cerveaux capables de transmettre les connaissances, capables d'instruire.
Mais, si l'Afrique a eu à connaître, à ce moment donné de
son histoire, un ralentissement spectaculaire de son progrès, il ne
faut pas pour autant oublier qu'elle a aussi connue, à un autre moment
donné de cette même et longue Histoire, une explosion extraordinaire
de la science comme ce fut le cas en Ancienne Egypte.
Mais, quelle tristesse de voir l'Afrique embrasser avec tant d'effusion cette
religion chrétienne malhonnête et usurpatrice, alors qu'elle n'est
pas sienne !
Regardons à titre de triste exemple ces évêques africains
de l'Eglise Catholique, réunis en 2003 au Sénégal dans
le cadre d'une assemblée triennale de leur organisation : à Gorée
- île symbole de la traite négrière - ils ont demandé pardon
au nom de l'Afrique «... pour la responsabilité du peuple africain
dans la Traite des esclaves ». Non mais ? De qui se moque-t-on ? Il me
semble qu'un certain passage d'évangile parle de la paille qu'on remarque
dans l'œil de son voisin en ignorant la poutre qu'on a dans le sien !
Les évangiles, ce devrait être le livre de chevet de tous ces "Messeigneurs"...
malheureusement l'application des "vrais" commandements de leur Maître
Jésus, ce n'est pas leur fort !
Mais à notre époque, maintenant en 2003-2004, il est particulièrement
drôle de jeter un coup d'œil sur la façon dont les choses
viennent de se passer : étant au même endroit et toujours dans
le même cadre de leur assemblée triennale, les mêmes évêques
chrétiens africains ont demandé... et toujours aux mêmes
Africains... qu'ils veuillent bien pardonner à l'Eglise sa responsabilité vis à vis
d'eux, concernant la participation que jadis leur "Sainte Institution" a
prise dans la Traite des esclaves !
C'est vraiment le monde à l'envers
! C'est plutôt l'Afrique qui aurait des choses à demander à l'Eglise,
voire à exiger d'elle !
La "demande de pardon" de l'église catholique par rapport
au soutien passé qu'elle a apporté aux esclavagistes, a un aspect
positif certes, mais elle n'est pas pour autant suffisante.
Le Vatican a accumulé une richesse monstrueuse - en la dérobant
scandaleusement aux pays africains - dès lors, la sincérité de
cette "demande de pardon" qu'il leur adresse ne sera prouvée
que lorsqu'il aura, par des dédommagements financiers substantiels,
redistribué une grande partie de cette richesse, tel qu'il doit le faire
moralement et matériellement, et ce, en "monnaie sonnante et trébuchante" à rendre...
d'une part, à ces mêmes pays africains auxquels les esclaves ont été arrachés,
nations à présent des plus démunies de la planète,
parce qu'elles ont été privées de leurs forces les plus
vives et que leur développement a été freiné gravement
et pour des siècles par la plaie de ce scandale nommé "esclavagisme" ;
d'autre part, aux descendants des esclaves qui, à cause des crimes perpétrés
depuis 5 siècles sous les ordres initiaux de nombreuses "Papautés" successives,
vivent aujourd'hui, en "défavorisés", parfois en "affamés" face
aux pays dits "modernes", tels que les USA ou l'Italie, mais surtout
face à ce minuscule état qui est peut-être le plus riche
du monde ou qui, c'est plus que probable, n'est sûrement pas loin de
l'être... j'ai nommé "l'Etat du
Vatican" soi-même... leur débiteur depuis
plus de 500 ans !
Même si une telle action devait ruiner l'Eglise Catholique, en agissant
ainsi elle ne ferait que se conformer à sa propre tradition "officielle" de
pauvreté et elle aiderait des pays et des gens qui n'ont pas, eux, fait
vœu de pauvreté, mais sont légitimement impatients d'atteindre
un niveau social et économique enfin décent.
Si le Vatican et la chrétienté occidentale étaient sincères,
ils devraient évaluer avec un comité international d'experts
les sommes colossales qui les ont enrichis à partir de ce crime et verser
aux victimes citées plus haut, l'intégralité de ces sommes
augmentées des intérêts qu'elles ont rapportés durant
les siècles écoulés.
L'Allemagne le fait bien pour les familles des juifs
exterminés et pour
Israël. C'est probablement de milliards de dollars dont on doit parler,
dans ces cas-là. Un montant bien plus élevé que la soi-disant "dette" du
tiers monde. En fait, c'est le monde riche qui a une dette colossale envers
l'autre monde, dont le continent africain... entre autres !
Aussi longtemps que ce dédommagement n'est pas fait il faut encourager
tous les africains catholiques et chrétiens à apostasier : qu'ils
abjurent la religion qui a été complice de l'esclavagisme de
leurs ascendants depuis 5 siècles déjà. Etre catholique
ou chrétien pour un africain c'est être un traître à la
mémoire de ses ancêtres et leurs manquer gravement de respect.
Les ancêtres de notre Afrique qui ont été soumis jadis à l'esclavagisme,
où qu'ils se trouvent, doivent regarder avec horreur leurs descendants
accepter d'être baptisés et devenir catholiques. Ils s'en sentent
certainement trahis et offensés et renient sûrement leurs descendants
comme des traîtres à leur mémoire et aux souffrances qu'ils
ont eues à endurer.
Le Pardon est possible seulement s'il y a un dédommagement aussi douloureux
pour les coupables que le crime ne l'a été pour les victimes.
Même s'il n'est pas d'ordre violent mais uniquement financier. Il n'est
pas question de revenir à "la loi du talion" (œil pour œil,
dent pour dent) mais, de nos jours pour toutes fautes graves, la compensation
monétaire est légitime.
C'est sûr que les ancêtres demandent à leurs descendants
de se faire débaptiser immédiatement, de quitter cette église
catholique qui les a torturés, déracinés et convertis
par la violence, et de retourner à leurs religions traditionnelles africaines
qui justement était un culte des Ancêtres.
Du ciel ils regardent leurs descendants traîtres et les maudissent jusqu'à ce
qu'ils se détournent de la religion de leurs bourreaux.
Imaginez-vous être recréés après votre mort dans
un paradis appelé la "Planète des Eternels" et voir
vos descendants sur la Terre continuer d'appartenir - alors qu'ils ont la liberté de
la quitter - à la religion qui vous a enchaînés et vendus
comme du bétail. Qu'en penseriez-vous ? Africains retrouvez votre dignité et
par respect pour vos ancêtres qui vous regardent du ciel, apostasiez,
abjurez cette église catholique, faites-vous débaptiser de la
religion chrétienne, sans accepter que quiconque vous en culpabilise,
puisque cette religion elle-même reconnaît ses crimes et retrouvez
les religions de nos ancêtres qui sont l'essence même de notre
dignité.
Nous avons, à force de sueur et de souffrances, obtenu la décolonisation "politique",
il nous reste à gagner la décolonisation "spirituelle".
Et cette conquête-là vous verrez qu'elle sera beaucoup plus facile
car aucune armée ne sera là pour vous empêcher de quitter
cette religion, d'en changer si vous le souhaitez. Elle sera beaucoup plus
importante cependant, car elle vous permettra de vous tenir debout devant l'Homme
blanc - que vous ne connaissez que comme colonisateur et exploiteur - et de
le regarder enfin comme un égal de vous-même, la "Déclaration
Universelle des Droits de l'Homme", admise par un nombre toujours croissant
de pays, affirmant que "Tous les hommes sont égaux".
Vous n'aurez plus à vous soumettre à son Dieu blanc et supérieur,
mais vous pourrez exhiber fièrement nos religions traditionnelles, dont
les dieux que vénéraient nos illustres ancêtres noirs étaient
- et sont encore - des modèles bien plus sains que le Dieu blanc judéo-chrétien.
La déchristianisation de l'Afrique est une priorité pour tout
Africain et toute Africaine qui veut retrouver sa dignité et aider ses
frères et sœurs noirs à la retrouver pour regarder le reste
du monde avec fierté et en étant chacun lui-même, chacune
elle-même et, en plus, fiers de leur négritude.
Car, ne vous y trompez pas, quand on étudie l'histoire de la traite
négrière, on constate ce fait : l'Eglise, la Chrétienté n'est
jamais loin, au contraire elle y est omniprésente ; c'est toujours elle
qui a été le moteur de l'esclavagisme. Ainsi le traité de
l'Asiento conclu le 26 mars 1713 permit à l'Angleterre, pendant une
période de trente années consécutives, d'avoir un monopole
gigantesque sur certains marchés d'esclaves, toutefois ce traité stipulait
bien que les navires devaient obligatoirement être français ou
espagnols et précisait, en plus, que les équipages pouvaient être
composés de gens de toutes nationalités, à la condition
expresse qu'ils soient tous catholiques (article 8) !
Au Bénin, dans la ville d'Abomey, ancienne capitale de ce royaume, on
peut apprécier, au palais royal, un bas-relief représentant un
bateau négrier sur le pont supérieur duquel on voit se prélasser
un "homme de Dieu"... tenant la croix. L'esclavagisme au nom de la
croix chrétienne, voilà ce que fut la réalité,
ce qui est la vérité !
Je dédie volontiers ce chapitre aux habitants de Haïti, pays, en
pleine mer des Caraïbes. Le merveilleux peuple Haïtien est constitué en énorme
majorité de gens à la peau noire qui méritent amplement
notre respect et nous nous sommes réjouis qu'ils puissent fêter
le 1er janvier 2004 le bicentenaire de leur indépendance.
En effet, c'est Haïti qui a accompli de 1791 à 1803, sous l'impulsion
initiale de Toussaint Louverture, la première révolte d'esclaves
noirs réussie que le monde ait eu à connaître. Et de ce
fait, l'indépendance acquise, le 1er janvier 1804, grâce à ce
mouvement d'insurrection, permit de donner naissance à la première
république noire, ou nègre, du monde. De surcroît, cet
Etat haïtien tout jeune apporta rapidement son concours à Simon
Bolivar qui, dès 1811 affranchit le Venezuela de la domination espagnole,
puis continua son combat pour l'abolition de l'esclavage dans toute l'Amérique
latine ! Quel peuple formidable ce peuple noir d'Haïti ; je le porte vraiment
dans mon cœur.
Haïti est un pays de langue créole, il a le Vaudou comme religion
nationale ; le Vaudou est pour les Haïtiens un héritage des religions
traditionnelles de leurs ancêtres esclaves arrachés des côtes
de l'Afrique de l'Ouest, c'est pourquoi on y retrouve des traits particuliers
au Vaudou du Bénin et du Togo comme aussi certains traits de la Religion
Yoruba du Nigeria et du Ghana, or dans ces religions tout gravite autour d'une
multitude de divinités, des dieux au pluriel et non pas autour d'un
Dieu unique, immatériel et tout puissant comme celui des chrétiens.
Aujourd'hui, Haïti est rejeté par les démocraties occidentales
chrétiennes. Les Haïtiennes et Haïtiens qui ont la chance
d'avoir sur place un emploi ont un salaire mensuel moyen de l'ordre de 75 euros
; il n'y a pour eux, ni sécurité sociale, ni allocations familiales,
ni indemnités de chômage. Le système d'éducation
publique y étant totalement saturé, dans les faits, l'école
est payante. Par voie de conséquence 65 % des Haïtiens sont analphabètes.
Seule une petite minorité de gens... à la peau claire a un niveau
de vie comparable à celui des riches Américains. Cette minorité francophone,
catholique et extrêmement fortunée, est également seule
détentrice des pouvoirs financier et intellectuel. Est-ce que cela vous étonne
?
La France, l'ancienne puissance coloniale, a réduit en esclavage ce
peuple jusque sous Napoléon-Bonaparte en 1804 et ce, avec l'aide efficace
des Religions, tout aussi "esclavagistes" telles que le sont "le
Catholicisme" et/ou toute autre branche de "la Chrétienté".
Or cette même France et sa Religion comparse continuent de nos jours à se
liguer pour étrangler ce peuple. Et elles le font avec l'approbation
complice d'autres "démocraties chrétiennes" occidentales,
alors qu'en simple justice - et toutes le savent ! - elles se devraient d'indemniser
ce peuple pour compenser tous les trésors qui lui ont été volés
par la nation colonisatrice et ses Religions acolytes! Qu'on n'en entende même
pas parler... est-ce que cela vous étonne ?
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