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Extrait du BE Etats-Unis N°41 - Ambassade de France aux Etats-Unis,
le 02/07/2006 à 11h07
L'équipe de Douglas Kerr de Johns Hopkins University, Baltimore
(Maryland) est parvenue à rendre une locomotion partielle à des
rats touchés au niveau
de la moelle épinière.
Cette expérience parue dans le journal Neurology, constitue
une avancée très importante dans les domaines des
cellules souches et de la neurobiologie.
Pour réussir cette prouesse, les scientifiques ont cultivé des
cellules souches embryonnaires de manière à
ce qu'elles se différencient en précurseurs neuraux.
Ils ont ensuite injecté 60.000 de ces cellules dans les
moelles épinières
de rats qui ont été paralysés par injection
d'un virus. Les rats ont ensuite été divisés
par lots afin de leur faire subir différents traitements
complémentaires.
Le traitement efficace est à base de dbcAMP et de rolipram
qui contrent l'action inhibitrice de la myéline, substance
qui isole les fibres nerveuses dans la moelle épinière.
Ainsi les nouveaux axones formés peuvent se connecter sur
le réseau pré existant.
Les scientifiques ont également injecté le facteur
de croissance GDNF dans le nerf sciatique de l'animal afin d'orienter
la croissance axonale.
3 mois après les implants de cellules souches, 20% des
cellules injectées sont transformées en motoneurones,
120 d'entre eux ont formé des jonctions neuromusculaires
dont seulement 50 sont électriquement actives, déclare
Jeffrey Rothstein, co-auteur de l'étude.
Malgré ce faible nombre, cela permet à 11 des 15
rats de ce lot de retrouver une locomotion partielle mais significative.
Apres 6 mois, les rats sont capables de soutenir leur poids et
de faire des pas en utilisant leurs pieds pour se propulser.
Pour Kerr, ces résultats sont prometteurs, mais beaucoup
de chemin reste à parcourir pour tester une stratégie
similaire chez l'humain. Dans un premier temps, la thérapie
doit être évaluée
sur un modèle animal plus grand pour s'assurer que la reconnexion
neuronale est possible sur des distances importantes, et surtout,
que le traitement est sain. Un modèle porcin est d'ailleurs à l'étude.
Cependant, si les études futures sont des réussites,
cette thérapie pourra être envisagée pour de
nombreuses maladies ou blessures affectant la moelle épinière.
Selon Naomi Keitman, de la division de neurobiologie des NIH, cette
performance, espérée depuis trente ans, constitue
un pas en avant de premier ordre.
Par Brice Obadia & Hedi Haddada
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