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Les neiges d'antan
 
 

 

II n'y a plus de saisons... les étés ne sont plus ce qu'ils étaient... le printemps est pourri mais les hivers étaient naguère plus rigoureux... Est-ce le temps qui change, ou nos souvenirs qui nous trompent ? Rappelons-nous François Villon, déjà au XVe siècle :

Où sont-ils, où, Vierge souveraine, Mais où sont les neiges d’antan ?


Nos aïeux, qui savaient que le temps change, tentaient de l'enfermer dans une collection de proverbes, préfiguration de la météorologie contemporaine : «Noël au balcon, Pâques aux tisons... »

Puis on nous annonça dans les années 1970 que la Terre se refroidissait
. C'était dû, disait-on alors, à la bombe atomique que l'on expérimentait à ciel ouvert.

Puis vint, à la fin des années 1980, l'annonce du réchauffement du globe, provoqué par l'effet de serre lequel a toujours existé puisque, sans lui, la vie serait impossible sur une planète qui serait brûlante. Mais c'était avant que le dioxyde de carbone émis par nos usines et nos automobiles ne vienne détraquer le climat « pour de bon ». Donc, il faut faire quelque chose, mais quoi ?

En réalité, comme sur le front des OGM, le débat sur l'hypothétique réchauffement de la planète mêle d'authentiques préoccupations scientifiques à de la pensée magique.

Contestera-t-on que la planète se réchauffe ? Comme nul n'en sait rien en tout cas rien d'absolument probant, on adoptera ici une attitude fondée sur l'interrogation et la curiosité plutôt que sur le dogmatisme. Ce qui nous place d'emblée en rupture avec les prises de position dominantes...

-Par quel mystère la classe politico-médiatique croit-elle ou feint-elle de croire de manière quasi unanime que le climat se réchauffe inéluctablement « si on ne fait rien » ?
- Pourquoi est-elle persuadée que ce réchauffement est dû aux gaz industriels alors que les scientifiques se révèlent sur le sujet on ne peut plus divisés ?
- Les élites gouvernantes et les associations de défense de l'environnement en sauraient-elles plus que les spécialistes du climat ?

Si l'on consulte les chercheurs authentiques et les principaux travaux sur le sujet, il ressort que la Terre se réchauffe peut-être, mais peut-être pas ; ou bien qu'elle se réchauffe trop peu pour que cette évolution soit significative ; mais qu'on ne sait pas mesurer cet éventuel réchauffement de manière précise, et encore moins le prévoir à long terme.

Il n'empêche : lors des conférences internationales sur le climat que réunit périodiquement l'Onu les plus récentes se sont tenues à La Haye en novembre 2000 et à Bonn en juillet 2001, on découvre, à la lecture des communiqués des délégations gouvernementales et plus encore de ceux des associations d'écologistes, que le réchauffement est certain et quantifiable avec précision : on nous a annoncé à La Haye une augmentation de température de deux degrés sur les cent prochaines années « si on ne fait rien ». Comme ce chiffre ne suscita pas de panique immédiate dans l'opinion, la température monta singulièrement : à la fin des travaux de cette conférence, soit quinze jours après l'annonce des deux degrés de réchauffement, on évoqua cette fois un réchauffement de cinq degrés pour la même période !

Qui avait touché au thermostat ?

D'où venaient ces prévisions ou prédictions, on ne sait, qui finirent tout de même par émouvoir ? Les sources n'étaient pas citées, les hypothèses de travail non plus, mais les médias reprirent ces chiffres comme autant de données vérifiées, ce qu'ils n'étaient pas.

D'une manière générale, les journalistes qui ne connaissent pas le sujet n'ont pas les moyens de vérifier ce qu'on leur dit, ni le temps de lire des rapports de milliers de pages ; ils reprennent les articles préparés d'avance par le service de presse de l'International Panel on Climate Change (IPCC), l'organisation placée à Genève auprès de l'Onu et chargée de gérer ou garder au chaud la grande querelle sur le climat. L'IPCC emploie six cents experts du climat qui ont un intérêt personnel évident à ce que le climat et son réchauffement fassent la « une » de l'actualité.

Il suffit de consulter le site web de PIPCC pour constater que les textes, prêts à être reproduits dans toutes les langues, se retrouvent à l'identique, sans nuances ni jugements critiques, dans tous les journaux du monde ; que les intentions de ces experts soient bonnes ou mauvaises, ce qui nous est présenté comme de l'information est de la propagande.

Au début de 2001, une nouvelle réunion d'experts convoqués par l'Onu à Shanghai s'est ralliée aux « cinq degrés sur cent ans si on ne fait rien ». Or, si l'on scrute de plus près cette prévision comme la plupart de celles qui sont avancées, on découvre que toutes reposent sur d'étranges postulats :

-Une augmentation constante de la population mondiale.
-Des techniques de production de l'énergie inchangées.
-Une croissance économique mondiale étale de 2 % par an...


Nos prophètes de malheur climatique n'hésitent pas à fonder leur scénario catastrophe sur la vision paradoxale d'une humanité qui prospérerait au-delà même des rêves des économistes les plus optimistes, mais qui, dans le même temps, ne connaîtrait plus aucune évolution technique.

On observera au passage que les experts voyagent : réunis en Chine, ils auraient pu à tout le moins observer que l'économie qui pollue le plus activement la planète se trouve être l'économie chinoise. Mais ils s'en tinrent à la mise en cause, plus traditionnelle et sans risques politiques, du capitalisme américain comme pollueur en chef. Ce qui, à ce jour, est exact en valeur absolue, mais ne le sera plus dans dix ans quand les Américains auront amélioré leur productivité énergétique et que la Chine ou l'Inde auront en partie rattrapé leur retard industriel.




Comment est-on parvenu à ces cinq degrés ?

En calculant la moyenne des données recueillies par l'IPCC. Or il appert que les experts de cette organisation croient tous au réchauffement de la planète et que les dissidents qui en doutent ne sont pas reconnus comme des experts. En outre, les cinq degrés constituant une moyenne des expertises retenues, faut-il en conclure que la vérité scientifique se situe désormais à mi-chemin entre les opinions émises ? Etrange connaissance que celle qui additionnerait des écarts et des contradictions pour en déduire que la vérité est intermédiaire ! En fait, ce paradigme du réchauffement est-il plus solide que celui des années 1970 qui parlait de refroidissement ?

Certains se rappelleront ce n'est pas si lointain que les médias mais aussi les climatologues nous promettaient en ce temps-là une nouvelle ère glaciaire « si on ne faisait rien », en particulier si l'on ne renonçait pas à l'énergie nucléaire. Un grand magazine parisien afficha en couverture de l'un de ses numéros de 1976 un photomontage montrant la Seine charriant des glaçons. Ce magazine, L'Express, ne faisait là que reprendre une couverture comparable publiée par Newsweek aux Etats-Unis. Newsweek s'était inspiré de la revue Science, qui fait autorité dans le monde de la recherche. Quant à Science, elle se fondait sur les travaux de l'Organisation mondiale de la météorologie.

Je ne cite cette généalogie de l'information que pour montrer comment elle se distille, depuis les chercheurs fondamentaux jusqu'au grand public, selon un circuit qui n'a pas varié depuis cette époque. Il se trouve que ce sont les mêmes sources et les mêmes circuits qui, nous ayant alertés dans la décennie 1970 sur le grand refroidissement, nous inquiètent maintenant avec le grand réchauffement.

Que se serait-il passé si les gouvernants de l'époque avaient adopté les mesures que leur suggéraient les experts pour lutter contre le refroidissement, et qui, déjà en ce temps-là, supposaient de réduire la croissance pour réduire la pollution à laquelle ce refroidissement était imputé ?

 


Ce précédent devrait nous inciter à quelque circonspection dans le débat sur le réchauffement. Il se trouve d'ailleurs des chercheurs sérieux, en particulier au laboratoire de climatologie du Centre de l'énergie atomique, à Saclay, pour estimer que la Terre reste toujours menacée d'une future glaciation à caractère cyclique, et que notre espoir d'y échapper réside dans les émissions calorifiques de dioxyde de carbone dues à l'industrie ! Il faudrait donc plus de CO2, et pas moins, sachant que le refroidissement du globe serait en tout état de cause plus périlleux pour l'humanité que son réchauffement.

Cette opinion a beau être dissidente, elle n'est pas négligeable, mais elle se trouve reléguée par l'air du temps, le paradigme politico-scientifique dominant étant pour l'heure anti-CO2.

Dans la communauté des climatologues pas chez les « savants » en général, terme professionnel si générique qu'il ne signifie rien de précis, le plus grand nombre admet certes que la Terre se réchauffe : l'estimation est de l'ordre d'un demi-degré pour les cinquante ans écoulés, et sans doute autant pour les cinquante ans à venir, en admettant que l'on puisse prévoir à si long terme.

Tel est le consensus qu'adopta l'Académie des sciences des États-Unis en juin 2001 ; les médias en retinrent que cette académie se ralliait à la thèse du réchauffement mais se gardèrent de publier le chiffre d'un demi-degré seulement. A tous, les causes de cette évolution semblent difficiles à déterminer. Parmi ceux qui incriminent l'effet de serre, la controverse règne sur les causes mêmes de cet effet. Essayons de tracer une voie moyenne entre ces incertitudes pour retenir ce qui en ressort de probable.

Il est plausible que le climat se réchauffe très lentement, trop lentement pour que nous en percevions les effets dans notre vie courante ; si ces effets se manifestent un jour, ce ne sera pas avant vingt ou trente ans, et l'impact variera selon les régions du globe.

On objectera que, d'ores et déjà, même sous nos latitudes, les saisons se détraquent, les ouragans sont devenus destructeurs, entre autres observations communes. Mais celles-ci, plus ou moins relatives et subjectives, sont sans relation aucune avec le supposé réchauffement : même les experts pro-réchauffement en conviennent.

On entend aussi que les glaciers reculent mais il en est qui épaississent comme ceux du Mont Blanc ; les journalistes inclinent donc comme certains experts à sélectionner les informations qui confortent leur a priori et à exclure celles qui les contredisent.

Outre le fait que les témoins ont la mémoire qui flanche, si les tempêtes nous paraissent plus destructrices que naguère, c'est avant tout parce que, dans nos sociétés plus peuplées, l'urbanisation est devenue plus dense et il existe davantage de constructions susceptibles d'être détruites. Par ailleurs sur ce point, tous les climatologues s'accordent, il est certain que la Terre ne se réchauffe pas de manière uniforme et que les conséquences d'un éventuel réchauffement seraient hétérogènes.

En fait, les notions de « climat global » ou de « température moyenne » ne signifient pas grand-chose, alors même qu'on y a sans cesse recours.

L'invention de la notion de « climat global » est toute récente et remonte aux années 1970, quand il nous fut donné de voir pour la première fois, grâce à des photos prises par satellite, la Terre en entier. Cette apparition allait modifier la représentation du climat dans la mentalité collective comme dans les programmes météo qui ne se contentèrent plus des classiques approximations locales. Par la grâce de la photographie, nous devenions citoyens globaux ; il fallait que la météo suive. Ce qui aurait dû susciter d'emblée un certain scepticisme, chacun sachant d'expérience combien il est difficile de prévoir, même à court terme, le temps qu'il fera demain !

Or le climat à long terme ne sera jamais que la résultante du temps qu'il fera chaque jour en chaque lieu. Les modèles de prévision à long terme des « climatologues de l'apocalypse » sont les mêmes que les modèles de la météorologie du jour : ils combinent des incertitudes.

Cette difficulté à prévoir est liée à la nature même du climat ; celui-ci est un système éminemment chaotique dans lequel interviennent des données si nombreuses qu'il serait illusoire de vouloir les comptabiliser toutes et même les connaître. Ce système chaotique a été parfaitement décrit, fut-ce de manière métaphorique, par le fameux aphorisme : « Un battement d'ailes de papillon à Pékin suffit à provoquer un ouragan au Texas », aphorisme que l'on doit au physicien belge Ilya Prigogine ; comme on ne sait pas encore repérer tous les papillons voletant du côté de la Cité interdite, on est donc encore loin de pouvoir prévoir le temps qu'il fera au Texas. Chacun aimerait en savoir aujourd'hui davantage qu'à l'époque de François Villon, mais le scientisme, en ce domaine, s'il donne l'illusion de contrôler la nature et de prédire l'avenir, reste d'une ambition très prématurée.

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