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Wal Fadjri (Dakar)
ACTUALITéS
7 Mars 2008
Publié sur le web le 7 Mars 2008
By Ibrahima Diaw
Le renforcement des capacités en biosécurité permettra
non seulement une utilisation en toute sécurité des
Organismes génétiquement modifiés (Ogm),
mais encore favorisera une meilleure circulation de l'information
au niveau du grand public sur les questions liées à la
libération des produits.
Ce qui garantira une transparence respectueuse de la régulation
adoptée sur les Ogm. Et les bénéficiaires,
au bout de la chaîne, seront les petits agriculteurs, les
consommateurs qui pourront ainsi capturer les bénéfices
de la biotechnologie en termes de semences de qualité,
gain de productivité et en réduction de pesticides
utilisés, tout en préservant leur biodiversité naturelle.
Le renforcement des capacités en biosécurité,
pour un meilleur recours aux Organismes génétiquement
modifiés (Ogm), est salutaire pour les pays de la Ummah
islamique en général et ceux africains en particulier.
Cette thèse émane du professeur Yaye Kène
Gassama Dia qui intervenait hier au cours du séminaire
sur la question, organisé en marge du 11e sommet de l'Organisation
pour la conférence islamique (Oci) qui se tient à Dakar.
Et face à l'impératif pour les décideurs
d'apporter des stratégies rapides de lutte contre la pauvreté,
la faim et la malnutrition, contre les maladies et les dommages
causés par l'homme à son environnement en vue de
la protection et la conservation durable des ressources naturelles,
tout en facilitant l'acquisition et le développement des
connaissances, il apparaît comme une alternative crédible.
A cette occasion, l'ancien ministre de la Recherche scientifique
soutient qu'il permettra non seulement une utilisation en toute
sécurité des Organismes génétiquement
modifiés (Ogm), mais encore favorisera une meilleure circulation
de l'information au niveau du grand public sur les questions
liées à la libération des produits. Ce qui
garantira une transparence respectueuse de la régulation
adoptée sur les Ogm.
Les bénéficiaires, au bout de la chaîne,
seront les petits agriculteurs, les consommateurs qui pourront
ainsi capturer les bénéfices de la biotechnologie
en termes de semences de qualité, gain de productivité et
en réduction de pesticides utilisés tout en préservant
leur biodiversité naturelle soutient-elle. Car, avoue
Yaye Kène Gassama Dia, la production et la commercialisation
de ces organismes constituent une réalité socio-économique
du 21e siècle. Une réalité liée à un
processus d'évolution scientifique. Et pour preuve, la
culture des plantes transgéniques s'accroît de manière
exponentielle. De 52 millions d'hectares en 2005, elles sont
passées à 104,3 millions d'hectares en 2007. Et
sous ce rapport, il est devenu plus qu'urgent que l'utilisation
de ces Ogm ou de leurs dérivés soit prise en compte
dans nos politiques globales de développement. Tout comme
il est aussi important que les pays de la Ummah développent
au sein de leurs sociétés respectives, surtout
les Africains, une attitude de prise de conscience et de responsabilité.
Et qu'ils engagent définitivement la réflexion
afin de trouver les réponses les mieux adaptées à leur
contexte local africain et de tirer tous les profits attendus
de ces avancées technologiques, tout en protégeant
l'environnement et la santé des populations.
En d'autres termes, les Africains doivent définir leur
vision en matière de biosécurité. Ce qui
les amènera à prendre leurs responsabilités,
c'est-à-dire former des ressources humaines de qualité,
ensuite informer le public, sensibiliser les communautés
locales, surtout les communautés dépendant des
ressources naturelles (agriculteurs, pêcheurs, exploitants
forestiers), les consommateurs, les décideurs politiques
sur les enjeux et les débats relatifs aux Ogm. Mais il
s'agit surtout de prendre en charge, de manière résolue,
les modalités leur permettant de participer de manière
effective et en connaissance de cause à l'économie
du savoir.
Pour Yaye Kène Gassama, l'idée de recourir à la
biosécurité, un des enjeux majeurs de ce nouveau
millénaire, est née de la prise de conscience collective
de la fragilité des pays les moins avancés face
au développement inexorable des biotechnologies. Et il
est impératif pour ces pays de faire entendre leur voix
dans le dialogue de sourds qui entoure l'utilisation de ces nouvelles
espèces. Parce que les nouvelles biotechnologies ou technologies
de gène suscitent actuellement beaucoup de controverses
sur la scène mondiale entre les partisans du tout Ogm
qui pensent que l'avenir appartient à ceux qui auront
adopté la technologie et ceux qui sont farouchement contre
et qui sont d'avis que les risques sont très graves pour
qu'on accepte un compromis qui serait synonyme de compromission
et d'hypothèque sur les générations futures.
Seulement, devant l'urgence et la gravité des maux dont
souffre la planète, la communauté scientifique
fait face à un véritable dilemme. Doit-elle mener
une action rapide et être critiquée pour manque
de précaution ? Ou doit-elle demander une étude
approfondie des risques potentiels et être critiqués
pour n'avoir pas agi avec promptitude ? Une question qui divise
encore cette communauté.