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STEVIA

 
Bien qu'il soit largement consommé au Japon, et remplace avantageusement l'aspartame
il reste interdit à la consommation en Amérique du Nord et en Europe

 
Stevia rebaudiana appelé aussi «chanvre d'eau» ou simplement « stévia » fait partie de la famille des Asteraceae. Cette espèce contient des édulcorants naturels. Originaire des régions tropicales d'Amérique du Sud et d'Amérique Centrale (nord du Mexique), cette plante pousse à l'état sauvage dans des prairies ou des massifs montagneux, sous un climat semi-aride.

En tant qu'édulcorant, elle laisse une sensation sucrée qui dure plus longtemps que celle du saccharose. Certaines variétés peuvent laisser un léger goût amer ressemblant à la réglisse surtout à forte concentration. Son fort pouvoir sucrant (jusqu'à 300 fois celui du saccharose) suscite l'intérêt comme alternative au sucre. Il aurait aussi des effets positifs contre l'obésité et l'hypertension. Elle modifie très peu le taux de glucose dans le sang, il est donc très intéressant pour les diabétiques ou les régimes faibles en glucides.

Des polémiques politiques et sanitaires ont limité sa commercialisation dans de nombreux pays : les Etats-Unis l'ont interdit au début des années 1990. Bien qu'il soit largement consommé au Japon, il reste interdit à la consommation en Amérique du Nord et en Europe où il peut toutefois être vendu comme complément alimentaire.

Les indiens Guarani ont utilisé pendant des siècles l'espèce Stevia rebaudiana comme édulcorant et comme plante médicinale. Ils l'appelaient caá-êhê, ce qui signifie herbe sucrée, et l'utilisaient pour adoucir l'amertume du maté.

En 1931, des chimistes français ont isolé les hétérosides qui donnent son goût sucré à cette plante : les steviosides et les rebaudiosides. Ces molécules ont un pouvoir sucrant compris entre 250 et 300 par rapport au sucre.

Au début des années 1970, les japonais ont commencé à la cultiver pour remplacer les édulcorants artificiels, tels que le cyclamate ou la saccharine, suspectés d'être cancérigènes. Le liquide extrait de ses feuilles et les stéviosides purifiés sont utilisés comme édulcorants et commercialisés au Japon depuis 1977. Ils représentent 40 % du marché des édulcorants en 2005 dans ce pays, qui est le plus grand consommateur au monde.

Elle est maintenant cultivée et consommée dans de nombreux pays d'Asie : Chine (depuis 1984), Corée, Taiwan, Thaïlande et Malaisie. On le trouve aussi en Amérique du Sud (Brésil, Paraguay et Uruguay) et en Israël. La Chine est le plus grand exportateur de stévioside.


Utilisation

Poudre de feuilles de cette espèce, vendue comme complément alimentaire.
Elle remplace le sucre sans en avoir les inconvénients et contenant peu de calories, convient à divers régimes (diabétiques, etc.). L'utilisation à des fins alimentaires est interdite en Europe (refus d'autorisation de mise sur le marché), mais est autorisée au Japon, en Corée, au Brésil, etc. En Chine où il est cultivé à grande échelle, on produit un extrait ressemblant au sucre traditionnel et qui s'exporte très bien en Amérique du Nord. La culture ne demandant pour l'instant ni insecticides ni herbicides, on se rapproche d’une qualité bio mais les enjeux économiques sont tels que les grands groupes sucriers font obstacle. Cependant, rien ne s'oppose à la culture à titre privé qui permet à la fois d'être autonome en sucre et de soigner sa santé puisque ce n'est pas du sucre raffiné.

 

Effets sur la santé

Une étude menée en 1985 sur le stéviol, produit de dégradation du stévioside et du rébaudioside (deux des glycosides de stéviol présents dans sa feuille), est mutagène en présence d'extraits de foie de rats prétraités avec de l'Aroclor 1254[1]. Mais ces résultats n'ont pu être reproduits, et les données de cette première étude ne permettent même pas d'arriver à cette conclusion[2]. Des tests plus récents sur les animaux ont donné des résultats mitigés en ce qui concerne la toxicité et les effets secondaires de l'extrait de cette espèce. Certains de ces tests ont trouvé un faible effet mutagène[3], et d'autres aucun danger[4],[5]. Bien que les dernières études montrent que sa consommation est sans risque, les agences gouvernementales hésitent encore et mettent en avant le manque de recherches dans ce domaine[6],[7].

En 2006, l'OMS a conduit une évaluation approfondie sur les expériences concernant le stévioside et les stéviols menées sur les animaux et les hommes, et a conclu que « le stévioside et le rébaudioside A ne sont pas mutagènes (ni in vitro ni in vivo) et que les effets mutagènes du stéviol observés in vitro ne se sont pas manifestés in vivo »[8]. Aussi, le rapport n'a trouvé aucun effet cancérogène. Enfin, il a été montré que « le stévioside est un principe actif chez les patients souffrant d'hypertension ou de diabète de type 2 », mais que d'autres études étaient nécessaires pour déterminer le dosage approprié.

Des millions de japonais l'utilisent depuis trente ans sans aucun effet secondaire connu ou rapporté[9]. En médecine traditionnelle, ses feuilles sont utilisées depuis des siècles en Amérique du Sud et servent depuis plusieurs années au traitement du diabète de type 2[10].

1. (en) Proc Natl Acad Sci U.S.A., « Metabolically activated steviol, the aglycone of stevioside, is mutagenic », avril 1985 [lire en ligne]
2. (en) Mutagenesis, « Interpretation of results with the 8-azaguanine resistance system in Salmonella typhimurium: no evidence for direct acting mutagenesis by 15-oxosteviol, a possible metabolite of steviol », mars 1991 [lire en ligne]
3. (en) Mutagenesis, « Evaluation of the genotoxicity of stevioside and steviol using six in vitro and one in vivo mutagenicity assays », novembre 1996 [lire en ligne]
4. (en) J Med Assoc Thai, « Lack of mutagenicity of stevioside and steviol in Salmonella typhimurium TA 98 and TA 100 », septembre 1997 [lire en ligne]
5. (en) Phytochemistry, « Stevioside », novembre 2003 [lire en ligne]
6. (en) Commission Européenne, « Opinion on Stevia Rebaudiana Bertoni plants and leaves », juin 1997 [lire en ligne] [pdf]
7. (en) Food Standards Agency, « FSA note on Stevia and stevioside », août 2000 [lire en ligne] [pdf]
8. (en) OMS, « Safety Evaluation of Certain Food Additives: Steviol Glycosides », 2006 [lire en ligne] [pdf]
9. (en) FAO, « Products and Markets - Stevia », [lire en ligne]
10. (en) Metabolism, « Rebaudioside A potently stimulates insulin secretion from isolated mouse islets: studies on the dose-, glucose-, and calcium-dependency », octobre 2004 [lire en ligne]

 

 



 


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