Une étude remet en cause les effets du réchauffement
sur les coraux
[13/12 - 10h46]
http://actu.dna.fr/041213084651.nuvnmmw3.html
La surface des récifs coralliens de la planète pourrait
augmenter d'un
tiers en raison d'une hausse de la température des océans,
selon une
é
tude scientifique australienne, qui remet en cause la thèse
jusqu'alors
largement acceptée accusant le réchauffement terrestre
de détruire les
coraux.
De précédentes études ont prédit un
déclin de 20 à 60% de la taille des
récifs coralliens d'ici 2100 par rapport à l'époque
pré-industrielle, en
raison de l'augmentation des taux de dioxyde de carbone (CO2) à la
surface des océans due à l'effet de serre.
Une nouvelle étude d'une équipe de l'Université des
Nouvelles-Galles-du-Sud de Sydney, dirigée par l'océanographe
Ben McNeil,
estime cependant que les taux de calcification des récifs
coralliens ne
sont pas en déclin et qu'ils sont équivalents à ceux
de la fin du 19e
siècle.
"Notre analyse suggère que le réchauffement
des océans va
considérablement favoriser les taux de croissance des récifs
coralliens,
qui vont finalement dépasser ceux de l'époque pré-industrielle
de 35%
d'ici 2100", a déclaré lundi dans un communiqué M.
McNeil. "Nos
découvertes sont en totale contradiction avec les précédentes
prédictions selon lesquelles la croissance des récifs
coralliens allait
ê
tre victime d'un important, voire catastrophique, déclin
dans l'avenir",
a-t-il ajouté.
Ses travaux, réalisés en partenariat avec d'autres
organismes
scientifiques australiens, ont été publiés
dans la dernière édition des
Geophysical Research Letters. M. McNeil a indiqué que ces
travaux ne
portaient que sur un seul type de corail, considéré comme
représentatif,
et qu'ils devaient être appréhendés comme un
point de départ pour des
recherches plus avancées et comme un élément
du débat.
Les experts australiens estiment que les températures à la
surface des
océans et la quantité de carbonate déterminent
le taux de croissance des
récifs, qui sont formés de carbonate de calcium après
que les algues
rouges se furent cimentées en une charpente de coraux et
de sédiments.
Les scientifiques ont observé la relation entre la calcification
et la
température de l'eau sur des sites significatifs de récifs
en
développement dans la zone Indo-Pacifique, en Australie, à Hawaï,
en
Thaïlande, dans le Golfe et dans une île du Pacifique
sud. Ils ont
indiqué que l'augmentation du taux de calcification des
récifs
coralliens était plus probablement due à une amélioration
du métabolisme
des coraux et/ou à une augmentation des taux de photosynthèse
de l'algue
rouge.
Des projections d'augmentation de la températures des océans
et de
concentration de CO2 ont également été utilisées
et ont révélé que
l'augmentation de la calcification des récifs associée
au réchauffement
de l'océan était plus importante que son déclin
lié à la présence accrue
de CO2 dans l'atmosphère.
"Tandis qu'un déclin de la calcification est observé jusqu'en
1964, le
réchauffement global l'emporte sur les effets du CO2 et
stimule la
reprise de la calcification du récif", a déclaré Richard
Matear,
chercheur à l'Organisation de recherche scientifique
et industrielle du gouvernement australien (CSIRO).
Une étude menée sur deux années, récemment
publiée par des scientifiques
de l'Université du Queensland, avait indiqué que
les coraux
phosphorescents et colorés de la célèbre Grande
Barrière australienne
seraient en grande partie morts d'ici 2050 en raison de l'augmentation
de la température de l'océan.
Source : AFP
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