De
quel droit les générations
futures seraient plus importantes que les générations
actuelles?
Le droit à la vie est considéré comme sacré par
toutes les cultures.
Si la vie peut être prolongée ou que l'on peut atteindre
la vie éternelle, de quel droit et à quel âge
ce respect sacré de
la vie humaine devrait-il s'arrêter?
S'il y a des gens trop malheureux, misérables, malades ou dépressifs
pour avoir envie de vivre éternellement,
en aucun cas la vie éternelle ne saurait leur être imposée.
Comme je le dis souvent dans mes conférences « Si vous
préférez mourir: mourez donc! Cela fera plus
de place pour ceux qui veulent continuer de vivre... »
Vivre éternellement ne saurait être imposé à quelqu'un
qui ne le souhaite pas.
Rendre éternel un dépressif serait d'un très
grand sadisme.
Pour la plupart d'entre eux, chaque nouvelle journée
est un calvaire et c'est pour cela que beaucoup se suicident.
La vie éternelle peut être une liberté individuelle
mais ne saurait être imposée.
Si l'on faisait un sondage auprès de la population, certainement
que la très grande majorité des gens en pleine santé souhaiteraient
vivre éternellement.
Que les malades ou les vieillards diminués par le vieillissement souhaitent
mourir, c'est tout à fait normal. Comment vouloir
vivre éternellement affaiblis et souffrant mille douleurs!
Mais soignez tous les malades et redonnez la vigueur de leur
jeunesse aux personnes âgées et vous verrez qu'elles
ne voudront plus mourir!
D'ailleurs, la très grande majorité des personnes âgées
font de l'exercice, prennent des médicaments et font
tout ce qu'ils peuvent pour vivre le plus longtemps possible.
Il faut être dépressif pour avoir envie de mourir.
En vérité, tous ceux qui ne souhaitent pas vivre éternellement
et qui sont apparemment en bonne santé (et ils ne doivent
pas être
nombreux) devraient d'abord être soignés pour dépression…certainement
qu'après ils ne souhaiteraient plus mourir!
Mais le droit de mourir lorsque les souffrances physiques ou
morales sont trop grandes devrait être respecté. De vieillesse
ou avant. Et je parle là de l'euthanasie, c'est-à-dire
de pouvoir aider à mourir dignement ceux
qui le souhaitent,
quel que soit leur âge, lorsqu'on n'est pas capable de soulager
leurs souffrances... je dis bien morales ou physiques. Car si récemment
les Pays-Bas ont admirablement légalisé l'euthanasie,
elle reste limitée aux gens subissant des souffrances physiques
ne pouvant être soulagées.
Comme si les souffrances morales étaient moins importantes.
Un grand dépressif qui ne peut être soulagé souffre
tout autant que quelqu'un qui a un cancer des os... mais ses souffrances
sont localisées ailleurs.
Rendre moins importantes les souffrances morales incurables
que les souffrances physiques est une discrimination insupportable
et repose
sur une médecine dépassée qui privilégie
les symptômes physiques sur les souffrances morales.
L'euthanasie devrait être offerte à tous ceux
qui souffrent de souffrances incurables qu'elles soient physiques
ou morales.
Le droit à la vie éternelle
et le droit de mourir vont de pair dans une
société moderne qui respecte les choix et les libertés
individuelles.