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mercredi 26 novembre 2008 - Par Le Temps
Après “Noirs dans les camps Nazis”, Serge
Bilé suscite une polémique sur l'église
catholique, avec un livre intitulé “Et si Dieu n'aimait
pas les Noirs”. Il refuse l'étiquette d'écrivain à polémique.
Pourtant, au fil des pages dans chacun de ses livres, chaque
paragraphe est sujet à polémique. Il y a eu "Noirs
dans les camps Nazis " sévèrement brocardé par
la critique occidentale qui ne voudrait pas voir de nègres
parmi les victimes des Nazis. Le journaliste écrivain
Serge Bilé qu'on pourrait aujourd'hui, classer parmi les
combattants de la cause des noirs, remet cette fois le couvert
avec un sujet brûlant. Très brûlant et dérangeant
même pour l'église catholique pourtant, le chemin
du paradis. Son prochain ouvrage, " Et si Dieu n'aimait
pas les Noirs " dévoile le côté sombre
de cette institution cléricale dont l'humanisme s'établit
pourtant à l'échelle mondiale. Avec Serge Bilé,
on découvre que derrière les homélies et
les messes dominicales, le diable s'invite régulièrement
et depuis plusieurs décennies, derrière les autels.
Son ouvrage est une enquête bien fouinée dans les
couloirs et les arcanes du Vatican. C'est pourquoi, le livre
a été sous-titré " Enquête sur
le racisme aujourd'hui au Vatican". Et il a été écrit
en collaboration avec un journaliste italo-camerounais du nom
de Audifac Ignace. Le livre rassemble des témoignages
de dignitaires religieux en poste au Vatican. Des gens qui ont
vaincu la peur de la censure pour parler à visage découvert
sans le moindre masque. “Il regroupe des témoignages
de prêtres, d'évêques et de cardinaux africains,
en poste à Rome, mais aussi de religieuses africaines
envoyées par les congrégations de leur pays dans
les couvents italiens. Tous racontent, pour la première
fois, avec beaucoup de douleur, les discriminations dont ils
sont victimes, au Saint Siège même, de la part de
leurs confrères et consœurs européens”.
Explique le journaliste écrivain. Il donne d'ailleurs
un avant-goût de ce qui attend le lecteur. Ce sont des
témoignages édifiants sur la nature de l'Eglise
catholique. Par exemple, révèle-t-il, "En
janvier 1944, alors que les armées alliées font
route pour libérer Rome, occupée par les Nazis,
le Pape Pie XII exige curieusement qu'aucun soldat noir, africain,
antillais, ou américain ne soit déployé aux
portes du Vatican". Une révélation historique
qui se passe de commentaire. Et ce n'est pas tout. Puisqu'en
août 1988, l'évêque zairois, Emery Kabongo,
pourtant secrétaire particulier du Pape Jean Paul II est
sauvagement battu devant la résidence de vacance du souverain
pontife. Par qui ? Officiellement, ce sont des inconnus… "Aujourd'hui,
témoigne, l'auteur, les prêtres africains en poste
ou de passage au Saint-Siège se disent discriminés.
Plusieurs ont été bannis, pour avoir prolongé leur
séjour italien, au-delà de la limite autorisée.
Ils sont désormais mendiants et sans papiers". On
tombe des nues. Qu'en est-il des femmes, ces religieuses africaines
que les congrégations romaines font venir d'Afrique pour
résoudre la crise de vocation en Italie ? Elles ne sont
pas bien loties. Certaines, à cause de la couleur de leur
peau, se retrouvent au sous-sol de la société.
Si elles ne deviennent pas une main-d'œuvre corvéable à merci
qui se sentirait à l'aise dans des champs de canne à sucre,
elles échouent pour beaucoup, dans la prostitution. Pour
pouvoir survivre. Puisqu'au Vatican, elles ne sont pas les bienvenues.
Ce livre qui fera certainement du bruit sortira en France le
8 janvier 2009 aux éditions Pascal Galodé, l'éditeur
habituel de l'auteur. Et fait surprenant, avant même la
sortie du livre, plus de 30000 exemplaires ont déjà été payés
cash sur commandes. Serge Bilé est aujourd'hui, l'un des écrivains
les plus vendus en France. Et ce livre pourrait sortir en Côte
d'Ivoire avec le précédent ; Noirs dans les camps
Nazis. Mais tout est encore au stade des discussions avec la
maison d'édition ivoirienne.
Guéhi Brence